E.1 Trois questions à Bernard De Vos, ancien Délégué Général aux droits de l’enfant en communauté française de Belgique

De Les droits humains au coeur de la cité
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(Le 1er février 2023, le poste de Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE) est occupé par Solayman Laqdim)

1. Qu’attendriez-vous des communes, comment pourraient-elles mieux mettre en œuvre les droits de l’enfant, tels qu’ils figurent dans la convention internationale qui leur est consacrée ?

La Convention des droits de l’enfant recouvre un ensemble de droits assez divers qui peuvent être regroupés en trois grandes catégories que l’on appelle les “ trois P ” pour Prestation, Protection et Participation. Chacun des droits contenus dans la Convention consacre soit un service auquel les enfants ont droit (droit à l’éducation, droit à un nom, à la santé, à la culture...), soit une protection particulière (droit d’être protégé contre la torture, l’exploitation, droit à une vigilance spéciale pour les enfants placés...), soit le fait qu’ils peuvent participer aux décisions qui les concernent ainsi qu’aux décisions qui concernent la vie de la société en général (liberté d’expression, liberté d’association...).

Les communes, une des institutions les plus proches de la vie quotidienne des enfants, peuvent jouer un rôle essentiel dans la mise en œuvre des droits de l’enfant, notamment en veillant à se doter de services (accueil de la petite enfance, écoles, bibliothèques, ludothèques, clubs sportifs...) en suffisance par rapport au nombre d’enfants présents sur leur territoire. Les questions de mobilité, d’environnement, d’accessibilité pour les enfants porteurs de handicap par exemple, doivent aussi faire l’objet de politiques volontaristes de la part des communes.

Enfin, il convient, pour l’ensemble des politiques menées, que les communes donnent la possibilité aux enfants de s’exprimer et qu’elles tiennent compte de leur avis au sujet des questions les concernant. Les communes peuvent être « amies des enfants » en s’engageant à rendre la vie quotidienne des enfants respectueuse de leurs droits.

2. Pourriez-vous citer quelques bonnes pratiques que pourraient initier les communes pour lutter plus spécifiquement contre l’exclusion, la violence ou le décrochage scolaire ?

Les communes peuvent être partenaires de lieux d’accueil désinstitutionnalisés et capables d’accueillir 24h/24 et de manière inconditionnelle, des enfants et des jeunes qui manifestent quelque difficulté. Les phénomènes d’errance, de décrochage et de violence constituent souvent l’aboutissement de difficultés individuelles ou collectives qui n’ont pas été suffisamment prises en considération lorsqu’elles ont éclos. Il s’agit donc plus d’encourager des initiatives préventives que de multiplier les services spécialisés qui tentent de rétablir des situations détériorées.

3. Pouvez-vous mentionner une ou deux actions « modèles » (ou particulièrement intéressantes) menées par l’une ou l’autre commune en la matière ?

La question de la participation des enfants à la vie quotidienne de la commune me paraît essentielle. À ce titre, on peut citer en exemple les nombreuses initiatives de mise en place de conseils communaux d’enfants.

L’objectif de ceux-ci est de :

  • contribuer à la formation des citoyens de demain ;
  • initier les enfants et les jeunes au fonctionnement d’une commune ;
  • intégrer les jeunes dans la vie publique ;
  • amener les jeunes à réfléchir sur des problèmes communaux ;
  • donner aux jeunes la possibilité de prendre la parole et de se faire entendre.


Il existe plus d’une centaine de tels conseils communaux d’enfants en Wallonie et à Bruxelles. De plus amples informations sur ceux-ci peuvent être obtenues auprès du CRECCIDE (Carrefour Régional et Communautaire de la Citoyenneté et de la Démocratie) qui a notamment élaboré un Guide pour la mise en place et le suivi des structures participatives pour enfants et jeunes et qui organise chaque année un rassemblement des conseils communaux d’enfants.

Contacts pour en savoir plus

Le Délégué Général aux droits de l’enfant en Communauté française de Belgique

Rue de Birmingham 66 - 3ème étage

1080 Bruxelles

Tél. : 02 223 36 99 Fax : 02 223 36 46

Courriel : dgde@cfwb.be

http://www.dgde.cfwb.be/

CRECCIDE ASBL

Rue de Stierlinsart, 45 5070 Fosses-la-Ville

Tél. : 071 71 47 61 Fax : 071 71 47 62

http://www.creccide.be/

Courriel : Info@creccide.be