A.3 Comment devenir une ville internationale contre le racisme

De Les droits humains au coeur de la cité
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Depuis sa création en 1945, l’Unesco, s’emploie à « créer les conditions d’un dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, fondé sur le respect de valeurs partagées par tous ».

La lutte contre le racisme est au cœur de cette philosophie. Soucieuse d’impliquer les acteurs sur le terrain, l’Unesco considère les autorités communales, en tant que décideurs politiques au niveau local, comme des institutions-clés à même de lutter concrètement contre le racisme et les discriminations.

C’est dans cet esprit que l’organisation a lancé, en mars 2004, la Coalition internationale des villes contre le racisme (ICCAR). Son objectif : « établir un réseau des villes intéressées par l’échange d’expériences afin d’améliorer leurs politiques de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’exclusion. »

Cette Coalition internationale est constituée de coalitions régionales : en Afrique, en Amérique du Nord, en Amérique latine et aux Caraïbes, dans les États Arabes, en Asie et Pacifique, et en Europe. La Coalition européenne des villes contre le racisme (ECCAR) a été lancée en décembre 2004, à Nuremberg (Allemagne), à l’issue de la 4e Conférence européenne des villes pour les droits de l’Homme.

En 2017, 121 municipalités de 24 pays d’Europe avaient adhéré à l’ECCAR. Parmi celles-ci, en 2023, vingt-et-une villes ou communes belges : Anderlecht, Charleroi, Dour, Gand, Hensies, Honnelles, Huy, Ixelles, Liège, Ostende, Quiévrain, SaintNicolas et Turnhout.

Le plan d’action

Chaque région se dote de son propre “ Plan d’action en dix points ”, composé de dix engagements couvrant différents domaines de compétences locales tels que l’éducation, le logement, l’emploi ou les activités culturelles. Les villes signataires s’engagent à intégrer ce Plan dans leurs stratégies et politiques municipales et à favoriser la participation des divers acteurs de la société civile.

Ce Plan propose également aux autorités locales un certain nombre d’actions concrètes à mettre en œuvre. Parmi celles-ci, signalons à titre d’exemples :

  • La création d’un mécanisme de consultation avec les différents acteurs sociaux (jeunes, représentants associatifs locaux, artistes, police, justice, etc.) pour établir régulièrement le bilan de la situation du racisme et de la discrimination ;
  • La mise en place de méthodes systématiques de collecte de données et d’informations sur le racisme et la discrimination dans tous les domaines de compétence des municipalités ;
  • La nomination d’un médiateur ou d’un bureau de la non-discrimination au sein de la municipalité, afin de recevoir les plaintes des habitants de la ville pour discrimination ;
  • La célébration, chaque année, le 21 mars, de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, par des actions de sensibilisation et de mobilisation des habitants de la ville ;
  • L’inclusion de clauses de non-discrimination dans les marchés publics locaux
  • La mise en œuvre de programmes de formation et de perfectionnement pour le personnel municipal, afin de renforcer ses capacités de gestion de la diversité ethnique et culturelle et de promouvoir le dialogue interculturel ;
  • L’élaboration d’une charte éthique ou d’un cahier des charges pour les sociétés publiques et privées de logement, pour combattre les discriminations dans l’accès au logement ;
  • L’instauration d’un label “ écoles de l’égalité ” ou d’un “ Prix du Maire ” pour récompenser les établissements scolaires qui se distinguent par leur travail antiraciste ;
  • La reconnai

ssance de la contribution des communautés d’origine étrangère à l’identité collective de la ville, par le baptême de rues, places, monuments, quartiers ou par la célébration d’événements en souvenir de faits ou de personnalités remarquables particulièrement pertinents pour les groupes discriminés.

Comment adhérer à la coalition européenne des villes contre le racisme ?

Une lettre, signée par le maire ou un représentant autorisé, doit être adressée au Comité directeur de l’ECCAR, pour demander l’admission au réseau. La ville devient membre si ce dernier approuve cette demande par simple majorité.

Ce courrier doit être envoyé à l’adresse suivante : Secrétariat administratif pour la Coalition européenne des villes contre le racisme

Dr. Ursula Löbel

c/o Landeshauptstadt Potsdam Friedrich-Ebert-Str. 79/81

D-14469 Potsdam

Allemagne

Tel. : + 49331/289 3423 FAX : + 49331/289 3430

ECCAR@Rathaus.Potsdam.de

Avec copie à :

Secrétariat scientifique et technique UNESCO

Section Lutte contre la discrimination et le racisme

Division des droits de l’homme et de la lutte contre la discrimination Secteur des sciences sociales et humaines

1, rue Miollis 75732 Paris Cedex 15 France

Tél. : 00 33 1 45 68 44 62 F Fax : 00 33 1 45 68 57 23

Courriel : j.morohashi@unesco.org

Sources & pour en savoir plus

Présentation par l’UNESCO de la Coalition internationale des villes contre le racisme [http://www.unesco.org/new/fr/social-and-human-sciences/themes/human-rights/fight-against-discrimination/coalition-of-cities/

Présentation par l’UNESCO de la Coalition européenne des villes contre le racisme

Coalition européenne des villes contre le racisme, brochure d’information de 20 pages, UNESCO, 2005, disponible sur le site : http ://unesdoc.unesco.org/images/0014/001453/145364f.pdf

Site web officiel de l’ECCAR

Site web du Secrétariat administratif de la Coalition européenne des villes contre le racisme (ville de Nuremberg), en anglais et en allemand

Personne de contact Linda Tinio-Le Douarin

Secrétariat scientifique et technique pour la Coalition

Secteur des sciences sociales et humaines UNESCO

1 rue Miollis

75732 Paris Cedex 15

France

Courriel : l.tinio@unesco.org

Liège s’engage contre le racisme

Membre actif de la Coalition internationale des villes contre le racisme, la ville de Liège a mis en place un certain nombre d’outils et d’actions pour remplir ses engagements en la matière. Elle a par exemple lancé les Ateliers du vivre ensemble et une lettre électronique d’information interculturelle, appelée Le rêve de Martin (en référence au pasteur américain Martin Luther King). Pour en savoir plus à ce sujet, voir la brochure : Le rêve de Martin. Les ateliers du vivre ensemble, carnet 1 Diversité et Egalité, janvier 2010, 16 pages, qui présente notamment quelques exemples de bonnes pratiques : des projets Nord-Sud ou interculturels novateurs, primés par la ville de Liège.

Actualisation

En 2017, la ville de Liège s’est associée à la campagne de la Fédération Wallonie-Bruxelles, vous valez mieux que ça, qui vise à sensibiliser le grand public au travers d’une cinquantaine d’actions contre le racisme. Par ailleurs, Liège fait partie, aux côtés d’une autre ville belge, Gand, du Comité directeur de la Coalition européenne.